L’hydrogène : les premiers pas en Nouvelle-Calédonie
© EEC
EEC a inauguré en décembre dernier une station hydrogène et présenté deux véhicules fonctionnant avec ce carburant nouveau et révolutionnaire. Ce sont les premiers pas de cette nouvelle énergie en Nouvelle-Calédonie.
Dire que les jours des énergies fossiles sont comptés est un euphémisme. D’abord parce que le pétrole comme le gaz se raréfie, qu’ils deviendront de plus en plus chers et qu’ils pèsent lourd sur les économies mondiales et qu’enfin ils contribuent au réchauffement climatique de la planète ce dont l’opinion ne veut plus. Cette réalité a contribué à ce que la recherche scientifique travaille depuis des lustres à la mise en œuvre de nouvelles sources d’énergie. Le nucléaire tient toujours la rampe, mais les énergies durables sont désormais au cœur de tous les débats. L’éolien, l’hydraulique, le photovoltaïque font partie du quotidien, y compris en Nouvelle-Calédonie. Et voici que survient l’hydrogène.
L’hydrogène, l’avenir ?
De manière succincte, on peut dire que l’on produit de l’hydrogène en réalisant une réaction chimique avec de l’eau et de l’électricité. Cela produit donc une énergie renouvelable et à moindre coût, un progrès dont se sont saisis rapidement de nombreux industriels, notamment les constructeurs automobiles. Et il existe de l’hydrogène à l’état naturel, or la Nouvelle-Calédonie, à l’instar du nickel, en est pourvue dans des quantités que l’on a encore du mal à définir, mais qui assurément ouvrent de magnifiques perspectives d’avenir.
À tel point que l’on imagine déjà que la Nouvelle-Calédonie puisse exporter son hydrogène ? C’est ce que soulignait le directeur de la Banque des Territoires : « Sur la problématique énergie, nous avons des axes que nous souhaiterions développer, en particulier l’hydrogène. Mais il faut savoir pour quoi faire et à quel coût ? L’intérêt réside dans le fait qu’il s’agit d’une énergie exportable, c’est cet aspect stratégique qu’il faut bien avoir en tête. » Le défi de ces dix prochaines années (mais peut-être moins) sera de trouver les solutions les moins chères possibles pour extraire cet hydrogène du sous-sol calédonien et l’exploiter.
L’ACE engagée
L’inauguration des installations hydrogène d’EEC se sont déroulées en présence de Christopher Gyges, président de l’ACE et de son directeur André Boudart. L’Agence Calédonienne de l’Énergie est évidemment très impliquée dans le développement de cette nouvelle source d’énergie dont pourrait bénéficier la Nouvelle-Calédonie. « Avec l’Agence Calédonienne de l’Énergie, déclare son président, nous avons lancé des études pour faire de la Nouvelle-Calédonie un territoire pilote en matière de développement d’hydrogène. Dans le même temps et avec le président du gouvernement, nous avons saisi l’État dans le cadre du plan France Relance pour faire un territoire pilote en matière d’hydrogène, et très récemment, nous avons eu une réponse positive.
C’est une très bonne nouvelle. Donc en effet, nous y croyons. Vous savez, il n’y a que 4 pays dans le monde où il y a de l’hydrogène naturel, dont la Nouvelle-Calédonie, ce qui veut dire que nous disposons d’un potentiel extraordinaire. Aussi, je souhaite que ces grands groupes comme Engie, ces établissements publics calédoniens puissent aussi mener des études et déployer des projets pilotes pour voir comment nous pourrions capter cet hydrogène naturel, et peut-être, pourquoi pas un jour, faire de l’export d’hydrogène, créer une nouvelle filière en Nouvelle-Calédonie. »