Alizés Énergie : apporter des solutions à long terme
L’équipe d’Alizés Énergie basée à Lifou.
Créée en 2005, Alizés Énergie compte 27 employés. Initialement filiale d’EEC, l’entreprise est depuis 2015 une filiale d’Engie, groupe français de stature internationale. Présente dans le Pacifique Ouest, elle intervient principalement en Nouvelle-Calédonie.
« Nous sommes au cœur de la stratégie d’Engie avec le développement des énergies renouvelables et la transition énergétique, explique Christophe Lapous, directeur d’Alizés Énergie, nous avons donc le soutien du groupe pour accompagner et développer nos projets. Nous définissons la stratégie de développement localement, puis un comité d’engagement donne son aval et nous mettons en œuvre cette stratégie en proposant des projets au gouvernement. Jusqu’à aujourd’hui aucun de nos projets ou partenariat n’a été rejeté par le groupe. » Photovoltaïque, éolien, hydraulique, huile végétale, biomasse,… Alizés Énergie développe des programmes et des projets multiples.
« Nous apportons des solutions multiples à long terme, précise Christophe Lapous. Le cœur de métier d’Alizés Énergie est d’exploiter l’ensemble des moyens de production et vise à les uniformiser et les rendre communicants afin de favoriser le meilleur mix énergétique EnR possible. Notre savoir-faire est bien sûr d’exploiter des fermes photovoltaïques et éoliennes, mais surtout de les intégrer dans ce mix énergétique avec des automatismes et des moyens de stockage. »
Alizés Énergie installe des centrales photovoltaïques sur l’ensemble du territoire, et marque sa différence dans les montages financiers des projets qu’elle réalise avec des partenaires localisés. La société a d’ailleurs été pionnière en la matière, permettant ainsi de maximiser les retombées économiques et sociales.
Lifou, une réalisation emblématique
En matière de production d’électricité produite par les énergies renouvelables, en l’occurrence, le photovoltaïque et l’éolien, Lifou fait figure de modèle. « C’est vraiment un projet emblématique pour Engie, souligne Christophe Lapous, Lifou c’est la démonstration que la transition énergétique est possible tout en réduisant le coût de l’énergie. Nous avions, dès 2010, mis en œuvre pour le compte d’EEC et un partenariat avec l’ADEME et le CTME, l’autonomie de l’île Ouen avec 100 % d’EnR. Lifou est une île d’une taille plus conséquente avec une population d’un peu moins de 10 000 habitants, donc tout à fait à l’échelle des enjeux des îles du Pacifique.
Sur Lifou, il reste encore une part d’alimentation avec des moteurs thermiques qui utilisent de l’huile végétale usagée recyclée “Label Assiette Verte”, notre ambition est de compléter cette huile végétale par de l’huile de coco pour réduire à son strict minimum l’usage du gasoil. »
Le but n’est pas seulement d’alimenter l’île avec 100 % d’EnR et de réduire l’impact environnemental, mais également de réaliser des économies, « la première phase du projet représente à elle seule une économie de plus d’un milliard de francs CFP pour le système tarifaire de Nouvelle-Calédonie », souligne-t-il.
Renouveler le parc éolien
Alizés Énergie est le leader calédonien de l’éolien, avec un parc de plus de 140 éoliennes réparties entre Prony et Koné. Les projets en cours consistent prioritairement à renouveler le parc existant « Nous prévoyons de renouveler l’intégralité des éoliennes du Sud, explique Christophe Lapous, et nous travaillons également sur une solution de renouvellement des éoliennes d’Oundjo. Notre projet vise à pérenniser le socle de production éolienne existant en optimisant le nombre de machines tout en améliorant la production. Nous travaillons en partenariat avec la société Vergnet, seul fabricant français d’éoliennes anticycloniques rabattables au sol, et sa filiale Vergnet Pacific basée en nouvelle Calédonie. »
Contrairement à l’Europe, les grandes éoliennes de plusieurs MW sont difficilement adaptables à la Nouvelle-Calédonie, car les infrastructures et les moyens logistiques sont inadaptés ou insuffisants. De plus, aucune de ces grandes éoliennes ne serait en mesure de résister aux cyclones de catégorie 4 ou 5. « Nous allons redynamiser le parc en renouvelant les éoliennes rabattables de 275 kW par une nouvelle génération de même puissance, précise le directeur d’Alizés Énergie, tout en conservant les mâts, les installations électriques et les infrastructures existantes afin de réduire les coûts. L’objectif est d’apporter l’alternative la plus compétitive possible et complémentaire au photovoltaïque tout en renforçant la sécurisation cyclonique des installations existantes. Ce projet est essentiel au maintien de la filière en Nouvelle-Calédonie, insiste Christophe Lapous, on parle d’un investissement de plus de 5 milliards CFP avec près de 50 emplois directs et indirects en phase d’exploitation et autant durant les chantiers à venir sur une période de 3 ans. »
L’éolien, inscrit dans le Schéma de la Transition Énergétique de Nouvelle-Calédonie (STENC), représente 6 à 8 % de la distribution publique d’électricité, soit 50 à 60 GWh/an. La production éolienne apporte une complémentarité au photovoltaïque avec 40 % de la production annuelle en période nocturne, ce qui limitera d’autant l’usage de moyens de stockage en prévision de la forte augmentation des installations photovoltaïques.