Deepki : une plateforme pour mieux comprendre et mieux agir
Pour mettre en place la transition énergétique, le grand défi du siècle, la Nouvelle-Calédonie s’est dotée du STENC (Schéma pour la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie). Mais comment décliner cet ambitieux programme à l’échelon local ? Grâce à l’Agence Calédonienne de l’Énergie (ACE), établissement public chargé de mettre en œuvre le STENC, plusieurs programmes d’accompagnement des collectivités et du monde économique ont été mis en œuvre depuis 2018. L’un d’entre eux, qui concerne les collectivités publiques, se décline au travers des conseillers en énergie partagé et du logiciel Deepki.
Les petites communes sont évidemment concernées par la transition énergétique, d’autant que l’eau et l’énergie constituent une part non négligeable de leur budget ; ainsi l’éclairage public pèse en moyenne pour 30 % de la facture énergétique de ces communes. Mais bien souvent elles n’ont pas les moyens humains, techniques et financiers pour assurer la mise en œuvre de stratégies de réduction des dépenses, d’où le recours aux conseillers en énergie partagée, les CEP. Les premières expériences de CEP ont été menées en Bretagne dans les années 90 et depuis un an en Nouvelle-Calédonie à l’initiative de l’ACE.
C’est un service de techniciens formés à tout ce qui a trait à la maîtrise de l’énergie, aux énergies renouvelables, à l’écomobilité et à d’autres problématiques comme celle de l’eau. Pour mettre en œuvre ce service dédié, un appel d’offres a été lancé, auquel a répondu la Secal, et aujourd’hui sept communes calédoniennes en bénéficient. Parmi toutes les missions confiées aux CEP figure le soutien aux communes dans la mise en œuvre de leur plan pluriannuel de l’énergie ; pour cela, ils ont eu besoin d’outils spécifiques, d’où le recours au logiciel Deepki.
Le logiciel Deepki
On ne peut envisager la transition énergétique et en particulier son volet réduction des consommations sans la structuration des données. Il s’agit donc dans un premier temps d’établir un diagnostic énergétique des communes afin de savoir où sont les dépenses et de quel type de dépenses il s’agit, pour mieux cibler les actions visant à réduire les consommations.
L’ACE a donc cherché un outil partagé qui offre de la cohésion et qui permette de suivre la politique liée à la maîtrise des consommations d’énergie de manière globale sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. Le choix s’est porté sur la plateforme Deepki, du nom de la start-up française qui en est à l’origine et qui vise à accélérer la transition énergétique des bâtiments publics et privés. Deepki gère aujourd’hui 680 000 bâtiments en France et en Europe.
Une information complète et instantanée
En ligne depuis le mois de mai de cette année, Deepki est un outil performant qui n’existait pas auparavant et qui manquait. Le logiciel permet d’agréger de la donnée pour l’analyser dans la perspective de la mise en place des plans pluriannuels de l’énergie et de suivre les actions en découlant. Il offre une vision complète sur la consommation d’électricité et d’eau et la production des énergies renouvelables, jusqu’à la consommation des transports, via l’analyse de ce que consomme par exemple le parc automobile de la province Sud.
En effet, l’outil logiciel a été élaboré en partenariat avec la Secal, les trois provinces, les communes bénéficiant d’un CEP, mais également celles du Mont-Dore et de Dumbéa, le gouvernement, la CCI, la CAFAT et l’OPT. Chacun dispose désormais des données et informations le concernant et ainsi les partenaires bénéficient d’un même outil dans un souci de cohérence et d’efficacité. Aujourd’hui, c’est une véritable cartographie de la consommation qui est établie, et ce dans les moindres détails, jusqu’à déclencher des alertes dans le cas de surconsommation inhabituelle. À noter qu’à terme, l’objectif est de faire en sorte que cet outil, concentré pour l’heure sur ce qui est public et parapublic, puisse être élargi à l’espace privé, en particulier pour les entreprises et leur proposer le recours aux CEP et à Deepki.