EEC : une réorganisation efficace pendant la crise sanitaire
Le confinement mis en œuvre pour lutter contre l’épidémie de coronavirus a des impacts directs sur la consommation d’électricité et sur l’organisation de grandes sociétés comme EEC. Nous avons fait le point avec Philippe Mehrenberger, directeur général délégué d’EEC.
Avez-vous enregistré une baisse de la consommation électrique durant cette période ?
Philippe Mehrenberger : Effectivement. Nous sommes concessionnaires sur Nouméa, Mont-Dore et une partie de Dumbéa et sur ce périmètre qui représente la moitié des clients de la Nouvelle-Calédonie, on a eu une diminution de la consommation d’énergie. Lors de la première semaine de confinement, fin mars, nous avons constaté une baisse de 20 %, puis c’est passé à 18 % à la première semaine d’avril. La consommation est remontée rapidement et la dernière semaine de mai l’écart ne se situait plus qu’aux environs de 5 %.
On peut dire qu’à la fin du mois de mai, les choses étaient redevenues normales. Nous avons enregistré clairement une chute importante de la consommation des commerces et des industries, mais une augmentation de celle des ménages. On a constaté, sur les mois de mars et d’avril, que le fait d’être confiné, donc de devoir rester chez soi, avait entrainé une augmentation de 8 % de la consommation des particuliers.
Cela a-t-il entrainé des pertes financières ?
P. M. : Forcément cela a entrainé une baisse du chiffre d’affaires. Cela dit, nous n’avons pas constaté une hausse significative des défauts de paiement. La province Sud a mis en place un dispositif d’aide aux entreprises qui incluait, entre autres, la possibilité de s’acquitter de leurs factures d’énergie sur quatre mois au lieu de deux, donc un étalement du règlement des factures des mois d’avril et mai, et in fine très peu d’entreprises ont sollicité ce volet du dispositif.
Comment ont travaillé vos équipes durant toute cette période ?
P. M. : Très rapidement, avec l’aide de notre service informatique, nous avons mis en place plus d’une centaine de postes en télétravail. Ces agents ont donc pu de chez eux continuer à travailler pour toute la partie administration. Pour leur part, les techniciens qui sont outillés de tablettes ont pu réaliser les opérations depuis leur domicile ceux-ci ayant été autorisés à rentrer chez eux avec les véhicules de service. D’ailleurs, lorsque les agents de terrain n’étaient pas en intervention, ils ont effectué des tâches de recensements et de contrôle terrain en ville pour s’assurer du bon état des installations.
Le fait que nous n’ayons pas eu recours au chômage partiel a été très largement apprécié par nos agents. On a tout fait pour que cette période n’ait aucune conséquence sociale. Par ailleurs, nous avons maintenu notre programme d’investissement. Il faut savoir que nous investissons plus d’un milliard par an sur les réseaux électriques, à la seule différence que les opérations qui n’ont pas pu être réalisées ont été reportées pour après la période de confinement.
Alors, comment s’est passé le déconfinement ?
P. M. : Dès l’annonce du déconfinement partiel à compter du 20 avril, nous avons repris, progressivement sur 3 jours, un fonctionnement en présentiel au PK4 avec la mise en place des mesures barrières : des séparations en plexiglas, des distances entre bureaux, un plan de circulation dans l’entreprise, des dotations de masques lorsque noue ne pouvions faire autrement. Mais on a quasiment retrouvé un fonctionnement normal. À noter que dans les agences, nous avons mis en place le protocole de marquages au sol, la régulation des entrées, la distribution de gel. Ces dernières mesures viennent d’être levées au déconfinement total.
Pour notre clientèle nous avons mis en œuvre tous nos services digitaux, en particulier les bornes de paiement, nous en avons une quinzaine sur le Grand Nouméa. On a constaté une augmentation de plus de 50 % du taux d’utilisation de ces bornes. Dans un plus grand nombre, les clients ont utilisé nos services digitaux, mais nous aussi en interne nous avons eu recours de manière plus importante à tous ces outils que nous avions à disposition, mais dont nous n’avions par forcement perçu collectivement l’intérêt, en particulier les outils de téléconférence comme Teams. Ils sont désormais plus fréquemment utilisés.