Décarbonation de l’industrie, une ambition calédonienne.
« Nous avons fait le choix d’accélérer notre transition énergétique et de faire de la Nouvelle-Calédonie un leader en termes de décarbonation de son industrie. » C’est ce message fort que Christopher Gygès a fait passer le 16 juin dernier à la conférence organisée à Brisbane par la chambre de commerce franco-australienne (FACCI) sur le thème : « redynamiser l’industrie du nickel par une production durable ».
Intervenant en visioconférence, Christopher Gygès, a tout d’abord rappelé à la cinquantaine de chefs d’entreprise présents quels étaient les objectifs du Schéma de Transition Énergétique de la Nouvelle-Calédonie, récemment révisé. « L’objectif global de cette nouvelle page de notre politique est d’atteindre d’ici à 2035 la réduction minimum de 70% des émissions de gaz à effet de serre comparativement à 2019, a-t-il déclaré. Inévitablement, l’accent est mis sur l’objectif d’approvisionnement électrique d’au minimum 50% d’origine renouvelable avant 2030 pour l’ensemble du secteur de la métallurgie. La modification de notre texte fédérateur du système électrique calédonien, l’introduction d’une programmation pluriannuelle de l’énergie et la simplification de la procédure d’autorisation de centrales photovoltaïques au sol sont également prévues. »
Pour parvenir à ses objectifs, la Nouvelle-Calédonie a arrêté une stratégie autour de quatre axes.
- Tout d’abord l’arrêt et la conversion de moyens de production thermiques coûteux et obsolètes, et l’on pense à la centrale électrique de la SLN.
- Ensuite, le déploiement programmé sur dix ans de moyens de production renouvelable photovoltaïques et éoliens,
- Également l’élaboration d’un plan de stockage de l’énergie
- Et enfin le développement d’une filière de production hydrogène.
Des objectifs et un Schéma qui s’inscrivent pleinement dans l’accord de Paris.
Des mesures concrètes
D’ores et déjà, un certain nombre d’actions fortes ont été actées.
« Pour renforcer ce plan d’action, a ainsi précisé Christopher Gygès, un accord-cadre historique a été signé le 24 mai 2022 par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, la province Sud, le gestionnaire de réseau Enercal et les sociétés SLN et Prony Ressources pour s’engager collectivement à décarboner l’industrie calédonienne et la métallurgie locale. Cet accord-cadre doit permettre de faire passer la part d’énergies renouvelables dans le mix énergétique calédonien de 20% aujourd’hui, à 70% en 2030 pour ces deux sociétés. Il permettra également d’améliorer sensiblement la compétitivité du secteur métallurgique en baissant le coût de l’énergie pour les acteurs et ainsi préserver les emplois. »
Pour répondre à l’objectif de déploiement cadencé de moyens de production renouvelable, le gouvernement va proposer une programmation annuelle de l’énergie (PPE) sur les dix prochaines années afin de planifier les investissements nécessaires. « Cette PPE, a insisté Christopher Gygès, actera notamment l’autorisation par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie de 100MgW par an de projets photovoltaïques soit cinq fois plus que la moyenne annuelle calculée depuis 2016. Une puissance installée supplémentaire de 1000 MgW est ainsi visée sur les dix prochaines années à compter de cette année. Entre 2023 et 2025, 430 MgW d’installations photovoltaïques et éoliennes répartis sur plus de 25 sites sont prévus et plus de 70% disposent déjà d’une autorisation. Une station de transfert d’énergie par pompage, une STEP, de 100 MgW sera mise en production entre 2026 et 2027 avec une capacité de stockage de 600 MgW/heure, sa capacité pourra être triplée à l’horizon 2032. »
Enfin, et avant qu’Augustin Calandreau, conseiller de Christopher Gygès en Transition Energétique, André Boudart, directeur de l’Agence Calédonienne de l’énergie (ACE) et Yves Lafoy, Conseiller Délégué pour la Nouvelle-Calédonie en Australie, répondent aux questions des entrepreneurs, un point a été fait sur la filière hydrogène. « La Nouvelle-Calédonie va lancer un plan volontariste sur l’hydrogène, l’énergie du futur, a déclaré le membre du gouvernement en charge de la transition énergétique, avec le développement de projets pilotes, notamment sur la mobilité sur mines, s’inscrivant toujours dans la stratégie nickel vert, mais aussi pour un développement de la mobilité maritime. »