À l’instar de nombreuses entreprises, l’OPT est impliqué dans la transition énergétique au travers d’un service dédié. Qui dit transition énergétique dit avant tout maîtrise de l’énergie. L’un des fondements de la maîtrise de l’énergie est la qualité de la collecte et du traitement des données. C’est pourquoi de nombreux logiciels de supervision sont proposés sur le marché pour récupérer et analyser la donnée. Parmi ces logiciels, l’OPT-NC a choisi celui de l’entreprise Deepki, basée en métropole.

La maîtrise de l’énergie consiste à connaître et anticiper l’évolution de ses consommations, pour ensuite pouvoir fixer des objectifs cohérents et évaluer les résultats dans les trois grands domaines d’actions que sont la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Le développement de ce logiciel, Deepki, en ligne depuis plus d’un an est porté par l’Agence Calédonienne de l’Énergie et d’autres acteurs du territoire. Pour l’heure, les bénéficiaires sont les mairies de Nouméa, Dumbéa, Bourail, Koumac, Touho, Moindou, Boulouparis et la Foa, mais aussi les provinces Sud et Nord et donc l’OPT.

« Ces six derniers mois, précise Jean-Christophe Rigual, ingénieur énergie à l’ACE, nous avons surtout travaillé sur la fiabilité des données. Jusqu’alors nous avions l’électricité, nous commençons maintenant à avoir des données sur l’eau et bientôt celles sur le carburant et de quelques fermes photovoltaïques.  C’est, en fait, plus compliqué que ce que nous avions imaginé au départ. C’est dû aux particularités locales des concessionnaires, le fait qu’il n’y ait pas de compteurs communicants, qu’Enercal et EEC ne fonctionnent pas de la même façon concernant la mise à disposition des données. Nous devons donc développer à chaque fois quasiment un système particulier pour aller chercher l’information et ensuite on pousse pour mutualiser ce système avec l’ensemble des parties prenantes. En voulant adapter le logiciel aux particularités du territoire, nous sommes obligés d’imaginer des solutions de contournement pour éviter les surcoûts liés à des développements spécifiques. En 2021, le logiciel doit nous permettre de comptabiliser les résultats des premières actions d’économies d’énergie et eau à la suite des actions réalisées sur les années précédentes. »

Fiabilisation de la donnée

Ainsi pour l’OPT, cet outil devrait permettre à terme de maîtriser ses charges et ses consommations d’électricité et d’eau. Et les avantages sont multiples ! Deepki permettra à l’Office non seulement d’avoir un suivi régulier de ses consommations d’énergie, de sa production photovoltaïque, et de sa facturation, mais il sera aussi un outil d’aide à l’identification de gisements d’économies d’énergie et à l’évaluation des résultats d’actions d’optimisation énergétique. L’OPT pourra également s’appuyer sur cet outil pour sensibiliser son personnel aux enjeux de la transition énergétique, l’un des aspects de sa politique RSE. « Le challenge posé par Deepki, c’est la donnée. Si celle-ci n’est pas fiable, on ne peut pas avoir de suivi cohérent, donc aujourd’hui c’est le travail que je réalise avec les autres bénéficiaires de Deepki, souligne Margaux Silva, chargée de l’efficacité énergétique au sein de l’OPT. Nous devons travailler à la fiabilité de la donnée. »

Aujourd’hui Deepki récupère les factures automatiquement tous les mois chez les concessionnaires, puis les lisse pour s’affranchir des deltas existants entre des factures relevées et estimées. Mais, entre ce qui est facturé et ce qui apparaît sur Deepki en termes de consommation, il existe un delta qui peut se révéler problématique. « Est-ce que le delta est normal à cause du lissage ou est-ce que réellement il y a un problème, c’est-à-dire un manque de données, une facture erronée, etc. C’est ce que nous cherchons à savoir », ajoute Margaux Silva.

Et le travail est conséquent : l’OPT fait remonter sur Deepki les données de plus de 580 sites, équipés de plus de 200 compteurs d’eau, et environ 600 compteurs d’électricité, et chacun doit être examiné spécifiquement pour confirmer la cohérence de la donnée. « Nous effectuons ce travail conséquent afin que tout soit automatisé côté Deepki, qu’ils soient en mesure de régler les anomalies de manière automatique. À ce jour, nous avons déjà fiabilisé plus de 90 % de la donnée côté OPT », explique Margaux. Les fonctionnalités les plus attendues par les bénéficiaires sont le suivi de plans d’action, les alertes et les rapports générés par l’application.

D’abord, les plans d’action permettront de voir si une action menée par telle entreprise ou telle collectivité a un réel impact sur les économies d’énergie. La fonctionnalité « Alerter » a également son importance car elle permettra de détecter des dérives de consommations et des anomalies dans la remontée des données. Enfin, les rapports auront pour but de compiler les indicateurs les plus pertinents et les plus adaptés au public concerné, ils seront notamment très utiles pour la réalisation de revues énergétiques. « Notre but c’est de savoir justifier pourquoi notre consommation a évolué, à la hausse comme à la baisse, et ainsi pouvoir mettre en place les actions correctives adéquates », conclut Margaux Silva.

Plusieurs acteurs, des attentes différentes

Outre la fiabilisation de la donnée, il faut également travailler en cohérence. « La seconde difficulté à laquelle nous sommes confrontés, explique Jean-Christophe Rigual de l’ACE, tient au fait que nous avons associé de nombreux acteurs. Il est nécessaire de nous entendre sur la façon de récupérer de la donnée pour l’exploiter et sur les fonctionnalités souhaitées. En effet, Deepki est un outil qui n’est pas réservé à un seul utilisateur, il est donc nécessaire de trouver des compromis pour que chacun puisse l’utiliser comme il l’entend. Mais justement, le travail que nous faisons fait avancer les équipes projet et nos concessionnaires sur tous ces sujets. »

Des applications concrètes immédiates ?

S’il s’agit pour le moment de fiabiliser les données sur la plateforme Deepki, l’OPT vient de lancer des études énergétiques sur une vingtaine de ses bâtiments. « Nous avons des bâtiments techniques qui utilisent beaucoup de climatisation et des appareils télécoms très énergivores, explique Margaux Silva. Des audits vont être menés pour dresser plusieurs plans d’action d’économies d’énergie sur des bâtiments types, pour ensuite piloter un programme de travaux généralisé à l’ensemble de notre parc immobilier. C’est là que Deepki intervient dans mon domaine. Les audits vont nous permettre de fixer des objectifs et Deepki nous aidera à vérifier si nous les atteignons dans le temps à la suite des travaux. »

Cartographie des points de consommation relevés et restitués sur Deepki.