Signature d’une convention avec la Banque des Territoires : une étape majeure
L’Agence Calédonienne de l’Énergie et la Banque des Territoires sont désormais partenaires. Une convention a été signée en ce sens par le président de l’ACE, Christopher Gygès et Éric Pannoux, directeur de la Caisse des Dépôts. C’est un moment important de la transition énergétique en Nouvelle-Calédonie.
Comme il avait été annoncé lors de la refondation de l’Agence Calédonienne de l’Énergie, l’ACE s’est fixé comme objectif de trouver de nouveaux modes de financements et d’appuis. Un certain nombre de partenariats ont ainsi été conclus et celui qui vient d’être acté avec la Banque des Territoires en est sans doute le point d’orgue. Créée en 2018, la Banque des Territoires dépend de la Caisse des Dépôts. Rappelons d’ailleurs que la Caisse des Dépôts intervient elle-même au travers d’investissements ou de prêts.
Présente en métropole et en outre-mer, la Banque des Territoires propose des solutions sur mesure de conseil et de financement en prêts et en investissement pour répondre aux besoins des collectivités locales, des organismes de logement social, des entreprises publiques locales et des professions juridiques. Avec la Nouvelle-Calédonie et l’ACE, l’accent est mis sur la transition énergétique. « Il est important pour nous d’accompagner cette action en faveur du développement des énergies vertes, explique Éric Pannoux. Notre objectif est de soutenir les collectivités locales dans leur développement énergétique, que ce soit dans la production d’énergie verte ou la mobilité. Nous disposons de nombreux moyens d’action et d’effets de levier, notamment financiers. »
Intervenir avant la mise en œuvre des projets
L’action de la Banque des Territoires se situe dès le début de la réflexion sur la mise en œuvre de tel ou tel projet. « L’accompagnement de la Banque des Territoires, explique son directeur, vient en amont des projets pour accompagner la Nouvelle-Calédonie et l’ACE dans la mise en œuvre de cette politique publique. Notre appui touche aussi bien aux problématiques juridiques, que de montage et de déploiement de projets, mais cela en amont des projets eux-mêmes et dans lesquels nous pourrons ensuite avoir une activité soit de prêteur soit d’investisseur. » Il est certain que l’engagement de la Banque des Territoires aux côtés de l’ACE ouvre de multiples perspectives et peut constituer un booster de la transition énergétique.
« Notre positionnement en tant qu’établissement public financier, précise ainsi Éric Pannoux, c’est d’aider la Nouvelle-Calédonie à trouver des financements. Nous pouvons intervenir en cas de carence du secteur privé, dans des prises de participation dans les projets. » Dans ces conditions, la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie voulue par le gouvernement et actée par l’ACE entre dans une nouvelle phase. « Nous voulons créer un modèle en termes de transition énergétique, dans le développement des énergies renouvelables, y compris en ce qui concerne la métallurgie, explique Christopher Gygès. Le gouvernement et son bras armé qui est l’ACE veulent mener une politique globale qui va des énergies renouvelables à la maîtrise de l’énergie, l’écomobilité et d’autres actions que nous pouvons mener, je pense à la convention que nous venons de passer avec la mairie de la Foa en faveur de l’installation d’une unité de dessalement d’eau de mer. »
Le plan de relance de l’économie
Mais la convention passée entre l’ACE et la Banque des Territoires a aussi un autre objectif, tout aussi ambitieux : celui de participer à la relance de l’économie calédonienne. « Le gouvernement, explique Christopher Gygès, va annoncer prochainement des mesures de relance économique dans différents secteurs d’activité. Celui de l’énergie, et en particulier des énergies renouvelables, fait partie des actions que l’on souhaite mener pour transformer l’économie calédonienne. Donc cette convention avec la Banque des Territoires entre bien dans le cadre de ce plan de relance. » Disposant de l’appui financier de la Banque des Territoires, l’ACE peut envisager de nouvelles actions, c’est ainsi que l’on parle de plus en plus de la création en Nouvelle-Calédonie d’une filière hydrogène.
« La question de l’hydrogène constitue une partie importante du plan “France relance” qui consiste à créer une filière de production d’hydrogène en France, souligne Christopher Gygès. Nous souhaitons faire de la Nouvelle-Calédonie un territoire pilote dans cette filière qui est un vrai relais de croissance et de diversification économique. C’est une filière qui peut permettre de développer les énergies renouvelables dans le secteur métallurgique et donner aux entreprises calédoniennes de réduire drastiquement leurs coûts d’énergie. Nous pouvons même envisager une filière d’exportation d’hydrogène. C’est une filière qui reste à construire, nous avions besoin de financements et la convention avec la Banque des Territoires s’inscrit pleinement dans cette démarche. »