La Foa : une solution écologique pour amener l’eau
L’agence Calédonienne de l’Énergie coordonne une expérience pilote sur la commune de la Foa. Une unité de dessalement d’eau de mer avec osmoseur, fonctionnant à l’énergie solaire va être installée, permettant ainsi l’adduction en eau potable de quartiers qui en étaient privés depuis bien longtemps.
C’est une grande première en Nouvelle-Calédonie et à la Foa. Ce 26 août a été signé, à la mairie de La Foa, un protocole d’entente sur ce projet-pilote entre la commune, la province, l’Agence Calédonienne de l’Énergie, ENERCAL, l’Agence Française de Développement (AFD) et la Calédonienne des Eaux (CDE). Une unité de dessalement d’eau de mer avec osmoseur, fonctionnant avec du photovoltaïque va être installée sur la presqu’île de Lebris pour alimenter en eau les lotissements de Kermor et Grand Large. « Nous allons travailler ensemble sur la faisabilité technique du projet, a expliqué le maire de la Foa Nicolas Metzdorf. Ce système a montré son efficacité ailleurs, il n’y a donc pas de doute à ce que ça fonctionne en Nouvelle-Calédonie. Nous posons donc aujourd’hui une première pierre : l’engagement commun de mener à bien ce projet pour la zone de Lebris. »
Un projet historique pour la Foa
Cette unité produira chaque jour des volumes suffisants pour les populations. Le processus de filtration employé ne pose aucun problème lié au rejet de la saumure pour l’environnement. L’eau produite sera soit stockée dans un réservoir, soit directement raccordée au réseau d’eau potable. « À l’échelle de la commune de la Foa, c’est historique, a insisté Nicolas Metzdorf. Nous parlons de deux lotissements créés il y a quasiment trente ans et sur lesquels les mandatures précédentes n’avaient jamais voulu y installer l’eau. Nous ne pouvons pas laisser ces quartiers abandonnés. Avec la volonté de voir la commune prendre un virage éco-responsable, il nous a semblé indispensable d’amener l’adduction en eau potable sur la zone de Lebris, en respectant les règles du développement durable. Cela nécessite beaucoup d’énergies et d’ententes entre les différents partenaires, mais tout le monde joue le jeu. »
« Il est temps de mener de vrais projets »
Ce protocole d’entente a donc été signé et un appel à projets va être lancé auprès des opérateurs. Mais déjà, chacun a souligné l’implication des collectivités et des acteurs du dossier dans ce projet de la Foa. L’objectif est clair : il convient désormais que les projets, pour lesquels des études ont été conduites, sortent de terre. C’est la mission que s’est assignée l’Agence Calédonienne de l’Énergie qui apporte un appui technique et financier à la mise en œuvre de cette opération exemplaire.
« À Lebris, les habitants vivaient particulièrement mal le fait de ne pas pouvoir disposer d’eau, a déclaré le président de l’ACE, Christopher Gygès, aussi lorsque des projets d’intérêt général comme celui-ci se présentent à nous, c’est bien d’avoir une synergie entre les collectivités et les opérateurs. Mais nous partageons aussi cette idée que les études, ça suffit ! Il est temps de mener de vrais projets et qu’ils se matérialisent. Ce projet sur la Foa va donc se réaliser et bien d’autres encore par la suite sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. »
La mise en œuvre de ce projet-pilote est particulièrement importante. En effet sa réussite va permettre de mener à bien d’autres projets du même type dans les communes ou les zones confrontées à des problèmes d’alimentation en eau, question devenue cruciale. « Dans le cadre du processus de transition écologique dans lequel nous sommes engagés, a ainsi déclaré Sonia Backès la présidente de la province Sud, l’idée est d’essayer de voir dans quelles communes ce type de projet peut être mené. Nous travaillons notamment sur l’île des Pins où il y a un vrai problème d’alimentation en eau. Nous allons voir dans quelles communes nous avons du mal à amener l’eau, parce que c’est loin, parce que ça coûte cher. Ce type de dispositif permet d’amener l’eau d’une manière beaucoup moins onéreuse. Il y a une vraie volonté des uns et des autres, d’évoluer dans le sens des énergies renouvelables, dans le sens des nouvelles technologies, et c’est ce que nous faisons aujourd’hui à la Foa. »