Loyeny Tokie, technicien énergie : « je fais un métier passionnant »
Loyeny Tokie est entré dans la filière des énergies renouvelables dès sa première expérience professionnelle au milieu des années 90. Il entame en effet sa carrière au service des phares et balises au sein de la DITTT, en charge de la signalisation maritime, où sa mission est d’entretenir les feux de signalisation maritime alimentés pour la plupart par des panneaux solaires et batteries. Après six ans passés en mer, il souhaite changer d’orientation et intègre le service énergie de la DITTT. Après avoir passé ses journées en mer, il sillonne la Grande Terre et les îles pour s’occuper des moyens de production d’énergie des relais hertziens de télécommunications. Son travail était de s’assurer que ces installations soient bien alimentées en énergie, par groupes électrogènes ou panneaux solaires. Puis il entre à la DIMENC où il devient gestionnaire administratif du Comité territorial pour la maîtrise de l’énergie (CTME) jusqu’en 2017, date à laquelle il devient le premier à rejoindre l’Agence Calédonienne de l’Énergie.
Trois questions à …
Qu’est-ce qui vous a conduit à travailler à l’ACE ?
Loyeny Tokie : Lorsque l’Agence a été créée, j’ai été immédiatement associé aux missions de lancement de la structure. Il y avait une urgence dans le suivi des dossiers, j’étais le plus ancien au sein du CTME*, j’avais donc la connaissance des dossiers. Alors, c’est tout naturellement que l’on m’a proposé d’intégrer l’Agence Calédonienne de l’Énergie. J’y suis allé parce qu’il m’était demandé de faire ce que je connaissais, tout en restant dans le domaine de la maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables. Je fais un métier passionnant dans le contexte du changement climatique et de la protection de l’environnement.
En quoi consiste votre travail à l’Agence ?
L. T. : Je suis comme mes collègues ingénieurs, j’ai en charge l’instruction des dossiers et des projets. J’ai une expérience dans ce domaine acquise lors de mon passage au CTME. Nous recevons les demandes, nous les instruisons, nous rencontrons les porteurs de projets et ces projets sont ensuite soumis à la décision des responsables de l’Agence. Nous portons les dossiers administrativement, techniquement et financièrement. Évidemment, je porte un regard technique sur tous ces projets, mais c’est un travail d’équipe en transversalité. Nous sommes chacun référent d’une collectivité, donc nous recevons des dossiers de tous les types. Pour ma part, je suis référent de la province des îles, l’île des Pins, les communes du Nord de la Côte Est, la commune du Mont-Dore et le Port Autonome.
D’un point de vue personnel, quelles sont vos priorités en termes de transition énergétique ?
L. T. : Mes priorités, ce sont les consommateurs : sensibiliser les Calédoniens à la maîtrise de l’énergie et la protection de l’environnement. Ces questions ne concernent pas que le gouvernement ou les institutions, mais tout le monde. Et puis bien sûr, c’est d’aider les collectivités à passer le cap et à investir dans l’éco-mobilité, l’éclairage public efficace, la maîtrise de l’énergie.
* Organe du Gouvernement qui avait en charge la gestion des dossiers de subvention dans le secteur de la maîtrise de l’énergie.
Son dossier phare actuel :
« Je travaille sur une convention pluriannuelle avec la province des Îles pour l’accompagner sur plusieurs projets dont l’aménagement durable de Wé, le plan d’inter-déplacement administratif de la province, la réalisation de son plan climat, et le recrutement d’un conseiller en énergie partagé qui devra amener la collectivité provinciale en synergie avec ses trois communes à faire un inventaire des actions d’économies d’énergie dans son patrimoine et à lancer un programme d’actions pour abaisser sa facture énergétique. Actuellement, j’accompagne également une petite entreprise de Lifou sur un projet innovant sur les énergies renouvelables. »