Jean-Christophe Rigual, ingénieur énergie : de l’architecture aux énergies renouvelables
Jean-Christophe Rigual, ingénieur énergie : de l’architecture aux énergies renouvelables
Jean-Christophe Rigual est le premier ingénieur à avoir été recruté par l’Agence Calédonienne de l’Énergie. Après un IUT en génie civil, il décroche un diplôme d’architecture et se spécialise dans l’architecture hospitalière. À ce titre, il sera amené à travailler sur des hôpitaux en Polynésie française puis à La Réunion. En 2010, il suit son épouse au Cap Vert où, travaillant pour la coopération luxembourgeoise, il a une première approche des énergies renouvelables et de la Nouvelle-Calédonie, puisqu’il est contacté par ARTELIA pour être directeur de travaux du chantier du Médipôle.
Relancé trois ans plus tard, il achèvera la construction de l’hôpital et assurera le contrôle et le suivi de la levée des réserves. En 2017, son parcours et son profil intéressent la DAPM (Direction des achats, du patrimoine et des moyens), qui le sollicite. Il y reste deux ans, à l’issue desquels, souhaitant passer à une autre étape de sa vie professionnelle, il répond à un avis de poste pour l’ACE, qu’il intègre en 2018.
Trois questions à …
Qu’est-ce qui vous a conduit à travailler à l’ACE ?
Jean-Christophe Rigual : Ce qui m’a motivé, c’est tout le travail qu’il faut réaliser autour des constructions publiques, de la construction en général et de la rénovation. C’est un vaste chantier dans lequel le domaine des économies d’énergie est important. Un bâtiment, quelle que soit sa destination, a besoin d’énergie pour fonctionner et nous savons que le système constructif, la conception du bâtiment et les matériaux employés vont faire qu’il peut être plus ou moins énergivore.
Dans ce cadre, ce qui m’intéresse, c’est d’arriver à faire prendre conscience que la construction traditionnelle, ce n’est plus le parpaing, le béton et la toiture sous tôle, mais ça peut être le bois, le béton de terre, la toiture isolée et la ventilation naturelle. C’est-à-dire, dès le premier coup de crayon, un autre mode de réflexion sur le projet et sa conception.
En quoi consiste votre travail à l’Agence ?
J.-C. R. : J’ai engagé le chantier autour du bâtiment et de la maîtrise de l’énergie en essayant de répondre à la question : comment engager des actions concrètes ? Nous avons donc lancé des appels à projets visant à modifier les habitudes de déplacement en utilisant des moyens écomobiles. Notre travail vise à analyser les projets et à suivre, soutenir et accompagner ceux qui sont retenus.
Je participe aussi à l’élaboration d’une norme sur la performance énergétique des bâtiments, c’est une norme technique et non pas une réglementation. Nous faisons également du benchmark, nous regardons ce qui se passe dans le monde et pourrait être applicable en Nouvelle-Calédonie. J’ai contribué à la mise en place en juin 2019 du réseau de référents énergie et écomobilité, pour partager avec le plus grand nombre les connaissances, les expériences, les problématiques et les solutions.
D’un point de vue personnel, quelles sont vos priorités en termes de transition énergétique ?
J.-C. R. : Je m’intéresse à cette question depuis une vingtaine d’années, tout simplement parce que j’ai des enfants et l’on voit bien que la planète court tout droit à la catastrophe. Ma seule ambition est de laisser cette terre à mes enfants, au minimum dans le même état que je l’ai trouvée. Pour ça, comment puis-je agir et comment mettre mes connaissances et mon expérience au service de la Nouvelle-Calédonie ? Et l’ACE est l’outil parfait.
Son dossier phare actuel :
« Jusqu’à présent, explique Jean-Christophe, chacun travaillait de son côté avec ses propres outils. Le réseau de référents que nous avons mis en place a souligné l’importance d’une certaine mutualisation et les priorités à se fixer pour aller plus vite et être plus efficaces. D’où la mise en œuvre par l’ACE de la plateforme Deepki. Depuis qu’elle est en place, nous avons les moyens de démontrer ce qui se passe avec une mesure des résultats sur les actions à court terme que l’on a menées en matière d’éclairage public, de systèmes tarifaires ou de changement de comportement par exemple.
Je peux ainsi montrer aux acteurs l’intérêt de cet outil d’acquisition et d’analyse des données énergétiques. À terme, le but est aussi d’ouvrir cette plateforme aux grands comptes privés, afin de les aider à agir sur leur consommation d’énergie. Nous avons ainsi une mesure globale de ce que l’on fait et du chemin qu’il nous reste à parcourir en Nouvelle-Calédonie. »