Les Calédoniens utiliseront de plus en plus les énergies renouvelables
Le STENC (Schéma de Transition Energétique de la nouvelle Calédonie), voté en 2016 par le congrès, fixe pour objectif que la distribution publique (c’est-à-dire les clients du réseau électrique hors usines métallurgiques) soit alimentée à 100 % par des EnR (énergies renouvelables) à l’horizon 2030. Les usines métallurgiques représentant environ 75 % de la consommation électrique du territoire, cela revient à un taux de pénétration des EnR global de l’ordre de 25 %.
Depuis le vote du STENC, ce taux a peu progressé. D’après les chiffres de l’Observatoire de l’Énergie, il a même enregistré une baisse entre 2017 et 2018, passant de 13,5 % à 11,7 %, alors que dans le même temps, le gouvernement multipliait les autorisations d’exploiter délivrées aux projets renouvelables. La PPI (programmation pluriannuelle des investissements), votée dans la continuité du STENC, prévoyait initialement un quota de 62 MWc supplémentaire de puissance PV (photovoltaïque) à autoriser à l’horizon 2020. Ce quota a très vite été atteint, menant à des réévaluations successives à la hausse de cet objectif pour atteindre 135 MWc. Avec les 2 derniers projets autorisés en janvier 2020, la puissance PV supplémentaire totale autorisée s’élève aujourd’hui à 102 MWc. Un projet de valorisation énergétique du biogaz issu de l’ISD de Gadji d’1 MWc ainsi qu’un projet hydroélectrique de 3 MWc ont également été autorisés.
Énergies renouvelables : un taux de pénétration qui n’a pas évolué
Pourquoi le taux de pénétration des EnR n’a donc pas évolué ? Il faut compter entre un et deux ans pour mettre en service un projet PV après autorisation, plus pour les autres filières du fait des différentes autorisations à obtenir, notamment environnementales. De fait, la majorité des projets PV autorisés ne sont entrés en service qu’au cours de l’année 2019 et il faudra attendre les chiffres de l’année 2020 pour constater une évolution significative de ce taux. Ainsi, avec les projets autorisés à ce jour et selon les hypothèses d’évolution de la consommation publique, l’autonomie électrique de la Grande Terre (hors usines de nickel) passeraient à 73 % à l’horizon 2022.
La baisse du taux de pénétration des EnR en 2018 s’explique du fait d’une hydraulicité plus basse que les années précédentes (moins de pluie donc moins d’eau turbinée au niveau des barrages de Yaté et de Néaoua et de la centrale au fil de l’eau de la Thu). La production éolienne peut également présenter de grosses disparités selon les années et les conditions météorologiques rencontrées.
En parallèle, suite à l’adoption de dispositifs incitatifs à l’installation de panneaux PV à destination des particuliers, des entreprises et des collectivités, 18 MWc de puissance PV sur toiture a été autorisée pour de l’autoconsommation avec revente et 3,3 MWc pour de la revente en totalité (plus d’infos sur les différents dispositifs mis en place par le gouvernement). Plus de 2 000 installations ont été autorisées à ce jour, montrant l’engouement des Calédoniens pour cette technologie renouvelable.
Les objectifs du STENC en terme de production électrique renouvelable sont en passe d’être atteints. Le prochain challenge pour le territoire sera de décarbonner l’industrie du nickel pour tendre vers un mix électrique 100 % renouvelable.